Après la journée passée aux urgences suite ) mon bras cassée voici le récit du jour n°2 prévu pour l'opération afin de réparer mon poignet cassé.
Après une nuit de sommeil je me réveille à 7h00 et essaye de manger quelque chose. A 8h00 on stoppe tout : plus de prise d'aliment, plus d'eau.
Je suis étonnée que l'on me demande de venir à 9h00 sachant qu'il faut compter en général 8h00 après le début du jeûne (soit 16h00) pour opérer.
Josselin me fait mes lacets, me ferme mon manteau et direction l'hôpital (toute seule cette fois) avec dans mon sac à dos de quoi m'occuper : Ipad, chargeur, livre, petit nécessaire de toilette ...
Arrivée à l'hôpital, après les vérification "budgétaires" de base, on m'annonce qu'ils n'ont pas de chambre de disponible et on me demande de revenir "vers midi, midi et demi" ...
Je retourne clopin clopant (oui ça déséquilibre pas mal un bras dans le plâtre) à la maison. A midi je me remets en route après m'être battue avec mes lacets (fourrés tant bien que mal dans mes bottes de neige) et mon manteau (on ferme les boutons pressions seulement et tant pis pour la fermeture éclair).
Me voilà de retour à l'hôpital. C'est la fête, le grand luxe, j'opte pour une chambre semi-privée (chambrée avec 2 personnes). En général on peut s'attendre à ça :
Je monte en chirurgie, on m'accueille et je découvre mon "lit". Il s'agit d'un brancard posé dans le coin d'une chambre semi-privée, sans couverture, sans lampe, sans bouton d'appel, collé contre la fenêtre de la salle des infirmières.
Je pars me changer et au retour je craque et je me mets à pleurer. Ca en est trop !
L'infirmier venu me prendre mes "signes vitaux" (on me les prendra je ne sais combien de fois parfois à 5 minutes d'intervalles ... à se demander s'ils communiquent dans cet hôpital !) me demande si j'ai peur de l'opération.
Dans un élan d'humour et de sarcasme je lui réponds que je ne pensais pas que tout le bloc aurait accès à mes fesses pendant la journée ! L'infirmier me répond qu'ils ont l'habitude (et ma dignité de patiente alors ??) et qu'ils fermeront le rideau ... Cela a été fait à 19h00 soit 7 heures plus tard ...
C'est là que commence l'interminable attente. Autour de moi ça râle, ça gesticule, mais personne ne vient me voir. A croire que l'on m'a oublié ... Et si ...?
Emilie et Anthony viennent me voir, et à 17h30 je vais voir l'infirmière prétextant une douleur afin que mon existence leur revienne en mémoire (pourtant je suis la fille de l'autre côté de la fenêtre).
On me regarde avec interrogation ("Vous êtes là pour quoi déjà ?" ... Je ne sais pas. Un soin du visage ? Un palpé roulé ?...).
Commence alors une scène assez mémorable. L'infirmière vient me voir et me dit :
- On ne peut pas vous opérer aujourd'hui on n'a pas la pièce.
Hein ? Quoi ? On me fait venir, on me fait attendre une journée entière sans boire ni manger pour me dire que finalement "ils n'ont pas la pièce" ??!! Je pleure (à nouveau), je dis que je n'en peux plus, Emilie et Anthony en rajoutent. L'infirmière s'en va en disant qu'elle va se renseigner.
Elle revient environ 30 minutes après me disant que finalement je peux être opérée (ah bon, vous êtes allés chercher une vis dans un fond de tiroir ?). Mais "que quelqu'un a été annulé par ma faute" ... J'ai bien aimé le petit pique moralisateur ...
Et à un moment un brancardier arrive. Je dois y aller, là tout de suite, maintenant. Non je n'ai pas le temps de mettre mon téléphone dans sac, non madame allongez-vous ici, il faut se dépêcher !!
On me fait attendre une journée entière mais 1 minute est trop demandée !
Arrivée au bloc je discute avec un monsieur ayant marché sur un bout de métal (aïe), le chirurgien vient me voir 3 minutes et je dois lui extraire les vers du nez pour savoir ce qu'il va me faire (à ce niveau-là je ne sais toujours pas quel os est cassé et je n'ai toujours pas vu de radio ... ni d'anesthésiste d'ailleurs).
On m'amène dans la salle d'opération, ils ont préparé le bras gauche. Ehhhh non c'est le bras droit (un conseil n'allez pas à Jean Talon pour vous faire enlever quelque chose !). La suite est un trou noir ...
Je me réveille une fois en salle de réveil, puis dans ma chambre. Josselin est là . il est 19h30 environ, je n'ai toujours pas de lampe ni de bouton d'appel. On nous donne une clochette d'hôtel si je veux appeler une infirmière.
A 22h00 on me dit que j'ai le choix entre dormir "là " (sur le brancard) ou à la maison. Mais je dois faire pipi. Problème : je suis un chameau ! En tant normal je bois peu mais avec la journée sans une goutte d'eau, la veille au même régime ce n'est pas gagné ! L'infirmière nous laisse finalement partir à 22h30, avec la recommandation d'aller aux Urgences si je ne fais pas pipi dans les 12h00 (on a tellement envie d'y retourner !!).
Nous prenons un taxi pour rentrer, je suis dans les choux après l'opération et cette journée si éprouvante. Je prends un peu de codéine et part me coucher. Pixelle vient se blottir contre moi et commence sa séance de ronronthérapie ...
Je triche un peu, photo prise le lendemain ... |